Écrivaine de nouvelles
Chedine Tazi
Chedine est une artiste autodidacte basée à Marrakech qui utilise des médiums mixtes pour explorer la tension entre les états mentaux sereins et turbulents. Née à Rabat en 1995, elle s’est installée à Montréal à l’âge de 16 ans pour étudier le développement international et la philosophie, avant d’obtenir un master en études de conflit à Londres. Au cours de ses cinq années en tant que chercheuse en conflit à Addis-Abeba, en Éthiopie, Chedine a commencé à utiliser l’art pour naviguer à travers des thématiques liées à l’anxiété et à la guerre.
Sa fascination pour le monde sous-marin sert de motif récurrent, avec des représentations menaçantes et éthérées de méduses incarnant la turbulence imprévisible de la psyché humaine.
Chedine est également écrivaine de nouvelles et fait partie des lauréates du 37e Prix du Jeune Écrivain.
En 2023, elle s’installe à Marrakech pour se concentrer sur l’art et l’écriture, tout en poursuivant son travail d’analyste de conflits pour des organisations à but non lucratif.
"Koulchi ki Swaypi"
Installation artistique
Swipes, matches, Superlikes... Koulchi ki Swaypi est une installation artistique composée de 32 téléphones peints à la main, qui explore l’écosystème des rencontres en ligne au Maroc. À l’intersection de l’écriture et de l’art visuel, les profils et conversations peints à l’aquarelle capturent comment les hommes et les femmes marocains naviguent, réfléchissent et remettent en question les rôles de genre dominants dans le monde des rencontres en ligne. Avec humour et ironie, l’installation illustre que bien que les applications de rencontre offrent une alternative libératrice à l’espace public contraignant, elles restent un miroir des contradictions sociales, des tensions économiques et des luttes identitaires qui façonnent les relations de genre au Maroc.Les aquarelles de taille téléphone, rappelant les miniatures médiévales et les bandes dessinées, apportent une touche artisanale qui contraste avec l’aspect impersonnel et épuré des écrans numériques. Jouant sur les métaphores de la pêche utilisées en Darija pour désigner la séduction (l'Siada), les téléphones sont accrochés dans un filet de pêche, tels des appâts attendant d’être pris ou de prendre. Pour se démarquer dans la mer d’options disponibles, les profils des applications de rencontre révèlent des fragments d’identités de leurs utilisateurs tout en omettant leurs côtés moins attrayants. Pourtant, des méduses, également prises dans le filet et présentes dans chaque profil, apparaissent comme un rappel des pensées tordues, des désirs obscurs et des insécurités que les gens s’efforcent de dissimuler dans leurs personas en ligne.